18 janvier 2007

A propos des bibliothèques institutionnelles



Je ne sais plus qui en avait parlé, mais une enquète a été lancée pour connaître l'utilité des blogs dans les bibliothèques d'enseignement supérieur proposée par une certaine Shelly (ou Michelle) Drumm, des "Houston Community College Libraries" (via The Distant librarian)
We are interested in finding out how college and university libraries are using blogs to communicate with their patrons. If you are in an academic library and have used a blog to reach students or faculty, please fill out this survey. Findings will be used for a publication.


Pour y répondre, il faut se rendre à cette adresse, mais le plus intéressant évidemment sont les réponses déjà apportées que vous pouvez consulter simplement en cliquant "exit the survey" sans entrer aucune donnée.

On y apprend ainsi que le but de blogs institutionnels est essentiellement de rendre compte des événements et actualités de l'institution puis à faire connaître la bibliothèque. Il est destiné principalement au public étudiant. La fréquence des billets est plutôt hebdomadaire en moyenne. Le blog en lui-même n'est pas très connu, la bibliothèque n'en fait pas de publicité outre mesure si ce n'est par des liens sur la page du site de la bibliothèque ou tout simplement par le bouche à oreille avec les personnels enseignants plus que les étudiants, même si mention en est faite lors des scéances de formation. Enfin, la plupart des bibliothèques n'ont pas mis en place de compteur de statistiques, ces dernières n'étant pas considérées comme prioritaires ni même nécessaires.

Toujours à propos des bibliothèques institutionnelles, Laura Cohen du blog "Library 2.0: An Academic’s Perspective" vient de publier deux billets très intéressants : Academic Libraries, Captive Audiences and Transformation and 2.0 Projects and Scalability. Dans le premier, elle explique qu'à cause de leur situation de monopole sur les campus, les bibliothèques universitaires ne comprennent pas le besoin de s'adapter et d'aller plus vers leurs usagers, qui demeurent quoiqu'il arrive captifs. Il s'agirait là d'un obstacle qui empêcherait les bibliothèques d'adopter les innovations apportées par le 2.0. Elle continue en disant que les bibliothèques se trompent et perdent pied face à l'utilisation massive d'internet. Elle poursuit, inquiète :

Do academic libraries have a captive audience? Yes, but this audience is being drawn away from us and the situation will probably get worse. If things keep on going as they are, in ten years' time we'll still have users, but the disjunction between our information culture and theirs will be vast. We'll have a captive audience, all right, but one that will use us grudgingly, that will not enjoy dealing with our off-putting, complex, rigid information systems that are light years behind the interactive, participatory, open systems that define their information culture.
Il s'agit bien sûr d'une approche américaine mais je me demande jusque quel point cette remarque est transposable dans notre contexte français et je ne suis pas certain que nous serons épargnés par cette dichotomie qui se dessine et qui est déjà critiquée entre notre vieux et lourds OPAC et l'internet participatif que d'aucuns pratiquent quotidiennement.

Dans le second billet, Laura Cohen revient sur un article de Kareen Comb paru dans le numéro de Janvier de Information Today : "Building a Library Web Site on the Pillars of Web 2.0.", qui dit-elle fait echo avec ses propres préoccupations (the ideal library 2.0 academic Web site). Alors évidemment, Laura Cohen se voit enchantée d'un tel projet et encore plus de ce qu'elle lit mais elle se pose la question de l'intérêt de développer un projet aussi ambitieux si c'est pour ne pas en faire profiter d'autres.
When individual libraries succeed at launching worthy projects, and the results are not shared, what is gained? Well, that library's constituencies are happy, and we're happy for them. But the benefits don't necessarily accrue to the profession.
Elle espère donc voir fleurir une culture de partage des projets de manière plus pregnante et officielle que ce qui se fait ça et là, que le seul wiki des Library Success.
I hope that libraries overall will consider sharing the guts of their accomplishments. Especially in the open source world, sharing source code, modules, methods, etc. should be feasible. Maybe we could set up a clearinghouse.